La femme a une place importante dans la société, car elle l’éduque. Une femme multitâche comme on s’habitue à penser doit savoir tout faire, et surtout bien faire. Cependant, nombre de ces femmes font face à des inégalités, notamment concernant l’accès à l’éducation. C’est là que le Barefoot College intervient !
Les femmes victimes des inégalités sociales
D’après l’UNESCO, en 2014, les femmes sont deux fois plus analphabètes que les hommes, 20% contre 11% environ. Les zones les plus touchées par ce phénomène sont les endroits où la pauvreté existe. En Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et de l’Ouest seule la moitié des femmes sont alphabétisées.
L’éducation est une arme puissante, raison pour laquelle les femmes ne peuvent être cantonnées uniquement à des tâches ménagères. L’éducation est d’autant importante en termes de religion. Quel savoir transmettre aux enfants quand il y a des difficultés de compréhension chez la mère ? Parce que mine de rien, que nous ayons 7 ou 77 ans, nous nous appuyons toujours sur la « mama » du petit bobo aux grands maux. Alors super mama doit tout faire pour sa petite tribu et lui assurer toujours un meilleur avenir.
Inégalités dans l’éducation seulement à non ! La population pauvre du monde souffre également des changements climatiques liés aux activités des pays riches. Double peine, mais très peu de remèdes efficaces. Qui essaie réellement de changer la destinée des gens pauvres et abandonnés ?
Barefoot College, une école pas comme les autres
Changement climatique + femmes illettrées = ingénieurs en énergie solaire, d’après le théorème de Barefoot College (Barefoot signifie « nus pieds »). Ou plutôt d’après Bunker Roy, le fondateur de ce concept ahurissant.
En 1972, en Inde, cet homme a misé sur l’espoir de marier les valeurs traditionnelles et les nouvelles technologies. L’électricité pour quoi faire ? Tout simplement pour aider dans l’éducation des petits. Et contribuer au développement du village.
C’est dans les années 90, que Bunker Roy a permis concrètement aux femmes illettrées ou semi-illettrées de devenir ingénieur en énergie solaire. Ces femmes se sont déplacées de partout en Inde jusqu’à Tilonia, pour pouvoir accéder à cette formation. Malgré les difficultés rencontrées du fait de la langue, les femmes apprennent grâce à un système de couleur et de forme pour que l’impossible devienne possible.
« En donnant accès aux pauvres des régions rurales à des technologies pratiques, Barefoot College démystifie ces dernières et les place entre les mains des villageois eux-mêmes », M. Bunker Roy, fondateur du Barefoot College pour le magazine OMPI
Wonderwomen
En 2007, le résultat était là : les diplômées avaient installé, sans aucune aide, 8 700 unités solaires et fabriqué 4 100 lanternes solaires. Ainsi, 574 villages et coins plus reculés, ainsi que 870 écoles ont maintenant de l’électricité solaire. Dans les zones plus reculées de l’Himalaya, 270 ingénieurs formés dans cette prestigieuse école, ont installé 16 centrales électriques et ont formé à leur retour leur communauté.
Contre toute attente, les femmes les plus avancées dans l’âge apprennent plus vite et mieux que les femmes plus jeunes. D’après ce constat, et du fait que malheureusement, toutes les femmes ne peuvent pas intégrer le Barefoot College, Mr Roy, privilégie les femmes qui ont dépassé la quarantaine. D’après lui « les grands-mères illettrées font preuve d’humilité, et il est facile de leur enseigner. Elles sont acquises à leur village et n’ont aucun désir de partir. Mais donnez un bout de papier à un jeune, et il s’en ira en ville pour trouver un meilleur boulot » (magazine OMPI)
Les wonderwomen du panneau solaire, ne s’arrêtent pas à l’Inde et l’Himalaya. Ce collège s’est exporté en 2004, vers des pays encore moins avancés tels que l’Ethiopie et l’Afghanistan. Le programme des nations unies pour le développement (PNUD) a permis à des femmes éthiopiennes d’aller six mois à Tilonia en Inde. Le résultat est encore là, une vingtaine de village bénéficie des panneaux solaires en Ethiopie.
Une initiative qui prend de l’ampleur
Force est de constater que Monsieur Roy avait bien misé. Les soutiens ont afflué des pays favorisés, on compte parmi eux des entreprises comme Apple. Cela a permis aux femmes d’autres pays, Bénin, de Bolivie (état plurinational de), du Bhoutan, du Cameroun, de la Gambie, du Malawi, du Mali, de la Mauritanie, du Rwanda, du Sierra Leone, de la république unie de Tanzanie, du Sénégal, de Djibouti, du Soudan et bien d’autres encore, de partager les bancs de classe et de travailler dans une atmosphère universelle pour devenir les ingénieurs de demain.
Grâce au travail fourni par ces grands-mères courageuses, Barefoot College a lancé la construction de plusieurs écoles en Inde pour les enfants contraints de travailler. Mais aussi pour développer le travail de l’artisanat des femmes. De plus, le projet porte également sur l’accès à l’eau potable grâce aux panneaux solaires. Un enjeu toujours d’actualité pour les 2,5 milliards d’êtres humains qui en sont privés.
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