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Divorcée, je suis célibataire à nouveau ! (chronique)

Par Houda

Le 4 février 2016

Rubrique Célibat

Et c’est parti ! J’entame la première page de ce nouveau journal… J’ai craqué pour sa belle couverture aux motifs fleuris, question de me remonter le moral pour cette nouvelle année. Pour moi, cette année marque un vrai départ dans ma vie. L’année qui s’est écoulée a emporté avec elle mon union conjugale… Je suis officiellement divorcée.

Il y a un mois, je ne me voyais pas tenir de nouveau mon journal. Je m’étais accordée du temps pour assimiler ma nouvelle situation. C’est une situation où on ne se projette pas naturellement. À vrai dire, on a longtemps hésité à prendre la décision. On ne se sentait pas prêt à affronter le regard de la société et la réaction de la famille. Mais à force de voir que les années passent sans qu’on puisse trouver un espace de « non-conflit », on se dit qu’on ne peut pas fuir à jamais cette ultime décision…

On s’était choisi mutuellement, et les deux familles approuvaient l’union. On voyait en nous le couple parfait, on se ressemblait même un peu physiquement. Puis, petit à petit, on commençait à se disputer pour tout et pour rien. On se sentait étranger l’un pour l’autre… Il n’y a pas de mots pour décrire ce que vit un couple, qu’ils soient heureux ou malheureux. S’il y a une chose que j’ai apprise, c’est qu’on ne peut pas juger des personnes tant qu’on n’est pas à leur place…

Nos familles ont fait de leur mieux pour nous éviter cela. Ils nous rappelaient que tout le monde a des problèmes, qu’il ne faut pas se précipiter sur une décision qu’on regretterai un jour. Mais plus le temps passait, moins ils pariaient sur notre capacité à aller de l’avant… On ne pouvait plus s’affliger cette situation par crainte de les décevoir.

Une semaine après mon divorce, j’ai rencontré mes amies et on a longuement discuté. Je tenais à leur montrer que je suis toujours la même. Qu’elles n’avaient pas à changer de comportement à mon égard, et qu’elles pouvaient continuer à me parler de leur voyage en famille, des cadeaux offerts par leur conjoint, et du bonheur qu’elles vivent avec leur petits bout de choux… Je ne les envierai pas, et je ne me sentirai pas mal. C’est plutôt le sentiment de pitié à mon égard qui me fait le plus de mal… Je suis juste une femme divorcée, pas un cas désespéré…

J’essaye de prendre tout cela d’une façon positive. De me dire que c’est une expérience, comme toute autre dans la vie. C’est peut être un échec, oui, mais je suis humaine et j’en ai le droit… Avec du recul, je me dis que c’est sûrement un mal pour un bien. Je pourrai repartir sur des bases plus saines. Je connais mieux la vie en couple, et ça m’évitera de reproduire les mêmes erreurs dans le futur, in sha Allah…

Je ne compte pas du tout me lamenter sur mon sort, ni rester nostalgique toute ma vie. J’assume mes choix et mes décisions, et je suis certaine que je rencontrerai « la bonne » personne un jour. Pour le moment, ce n’est pas une priorité. Je me reconstruis, je revis et je profite de chaque moment de sérénité…

 » […] il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose qui constitue pourtant un bien pour vous ; et il se peut que vous chérissiez une autre, alors qu’elle constitue un mal pour vous. Dieu le sait ; mais vous, vous ne le savez pas » Sourate 2 Al-Baqara (la vache) ; verset 216.