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La femme dans le couple : un statut qui évolue

Par Joumana

Le 18 novembre 2015

Rubrique Mariage

« Le couple repose sur un mythe fusionnel. Comme si nous ne faisions qu’un. Alors que nous sommes définitivement deux » affirme Denis Robert dans son roman « Le bonheur ». Comment arriver à un tel idéal avec deux êtres de natures différentes ? Vivre en couple, c’est aussi occuper une place bien précise. Avoir des responsabilités et jouir de droits en interaction avec l’autre. Quels sont le statut et le rôle de la femme dans le couple ? En quoi leur respect impacte-t-il la stabilité du couple ?

Un plus un donne un

Bien souvent, certains clichés nous laissent croire que la femme se retrouve, après s’être mariée, soumise à son mari. En réalité, une relation de couple est basée sur une complète complémentarité où le manque de l’un à divers niveaux se retrouve, en théorie, comblé par cet autre. Nous ne pouvons donc pas parler de soumission, mais bien d’une union où l’un apporte à l’autre. Cette vision qui semble idéaliste est en fait basée sur notre nature originelle. C’est cet idéal vers lequel tous les couples doivent tendre.

Les différences homme – femme, parfois imperceptibles sont bien présentes et difficilement énumérables. Parmi celles-ci, nous pouvons constater la plus grande sensibilité dont la femme est douée, alors que l’homme sera doté, par nature, d’une plus grande force physique. Ces caractéristiques spécifiques de chaque être sont en quelque sorte les pièces du puzzle qui sont censées construire un couple fusionnel. Allah dit dans le Coran, pour mettre en avant cet aspect : « …vos épouses, qui sont un vêtement pour vous autant que vous l’êtes pour elles… » sourate 2 Al-Baqara (la vache) ; verset 187. Il s’agit donc de partager son être avec l’autre, partager ses espérances, et ses souffrances. Ce partage permet ainsi d’instaurer une relation saine, et sereine basée sur une confiance mutuelle. Créant ainsi  un lien fort où l’un couvre l’autre.

Lorsque les rôles sont inversés

Parfois, des problèmes de couple découlent du fait que la femme cherche à occuper la place de l’homme ou l’inverse. Par exemple, une femme qui cherche à prendre toutes les décisions sans consulter son mari. Ou encore, un homme qui ne va pas assumer ses responsabilités. Il est donc primordial de revenir à nos natures respectives, et bien imprégner cette notion de complémentarité.

Nous nous trompons souvent en pensant que l’égalité entre homme et femme revient à donner la capacité à la femme de faire ce que l’homme fait, ou l’inverse. Il n’en est rien : Allah nous a créés différent. Un rapport d’égalité vient plutôt du fait d’accepter sa nature et de remplir en conséquence, les rôles qui se rapprochent le plus de notre nature.

Des devoirs réciproques

Dans le coran, Allah swt déclare : « … Les épouses ont autant de droits que de devoirs qu’il faut respecter suivant le bon usage, bien qu’une certaine préséance reste acquise aux maris. Dieu est puissant et sage » sourate 2 Al-Baqara (la vache) ; verset 228. Ces devoirs qu’elle doit remplir sont nécessaires à la solidité du couple. Mais, bien plus que des devoirs, ceci doit naître d’une volonté personnelle. En tant que femme, nous devons nous positionner en tant que gardienne du foyer. S’assurer que le foyer est bien tenu tant au niveau de son entretien que de sa stabilité.

Ceci ne signifie cependant pas que le mari se retrouve exempt de ces devoirs. Au contraire, lui aussi, doit ressentir cette obligation de s’occuper de sa femme, de ses enfants et de son foyer. Tout est basé sur une relation de réciprocité. S’il se trouve que l’un ne remplit pas ses devoirs, un déséquilibre peut s’installer menant à des litiges, des manquements. Menant à des troubles dans le couple.

Des droits partagés

Quelque fois, l’un des membres du couple va assurer parfaitement son rôle, alors que son partenaire ne le fera pas. Dans ce cas-là, l’un ne va pas respecter les droits de l’autre et cette réciprocité. En effet, dans le verset cité précédemment, Allah parle également de « droits » de l’un vis-à-vis de l’autre. Ces droits devraient être respectés naturellement du fait de notre morale.

La femme, s’engage donc, et a aussi droit à la loyauté, la sincérité, la patience, la compassion, la pudeur, l’honnêteté, l’humilité, l’écoute, la compréhension, la bienveillance, et la communication avec son époux. Cette liste non-exhaustive présente les clés qui permettent au couple de profiter d’une entente mutuelle. Le principe fondamental de base reste donc le respect. En tant qu’être humain, nous respectons l’autre, sa personne, ses droits, ses attentes, ses sentiments, etc.

La femme dans le couple, un statut modelé selon les siècles et les cultures

Nous pouvons remarquer que nos générations ne sont pas vraiment la copie de celles de nos grands-mères, ou de nos arrières grands-mères. Surtout quant aux « normes » dans le couple. Auparavant, cet attachement à la tradition faisait que la femme se retrouvait cantonnée à des règles strictes où il y avait quand même une certaine forme de machisme, même si ce n’était pas le cas pour tous les couples. La femme « aux fourneaux » n’avait pas forcément son mot à dire. Cet agissement est non conforme aux règles instaurées dans l’Islam.

Si nous nous en tenons à la vie du Prophète saws, nous constatons à quel point, il avait un comportement irréprochable envers ses épouses. Bien plus que de s’en tenir à ses responsabilités, il assurait leur soutien et participait aux diverses tâches de la maison. Lorsqu’une femme vit en couple, elle ne doit pas se sentir « inférieure » ou « en danger »? Mais bien « en sûreté » et « respectée ».

À notre époque, cette plus grande accessibilité à l’éducation, à la vie active pour la femme, nous fait prendre conscience de nos droits et de nos libertés. Ce qui nous permet de ne plus accepter de telles situations. Toutefois, un autre problème, surgit aujourd’hui, et réside dans la prise inconsciente et excessive de libertés. C’est pour cette raison qu’un couple n’est pas la volonté d’un, mais de deux. Chacun doit assumer ses responsabilités.

Une volonté grandissante d’être une femme active

Les sociétés actuelles donnent la possibilité à la femme d’allier vie active et vie familiale. De plus en plus de femmes, subviennent ainsi, tout comme leur mari, aux besoins de leur foyer. Parfois, ce n’est pas un souhait personnel, mais bien un besoin. En effet, les revenus du mari, peuvent ne pas suffire. Il est donc question de gérer l’intérieur du foyer, tout en y alliant l’extérieur. Nous pouvons penser que c’est ici un bouleversement des normalités.

En remontant à l’époque du Prophète saws, nous pouvons apprendre que Khadija (radia Allahou 3anha), la femme du Prophète saws, était une commerçante très dynamique. Ceci ne l’empêchait pas de s’occuper à merveille de son mari et de sa famille. Cependant, cette force n’émane pas uniquement de la femme, l’homme est présent aussi et apporte cette énergie. Si la femme s’occupe absolument de tout, elle se sentira vite submergée. C’est pour cela que vivre dans cette situation où les deux membres du couple travaillent, demande une meilleure répartition des tâches pour qu’il y ait une réelle stabilité.

Une personne qui prend conscience du poids que l’autre porte sur ses épaules, doit de lui-même ressentir cette obligation de lui apporter son soutien. C’est aussi encore un idéal vers lequel les couples doivent tendre. Et cela demande à chacun de savoir communiquer, faire connaître à l’autre ses attentes, et sa perception des choses.

Les femmes d’Inde différentes des femmes de Suède

En fonction des sociétés, et malgré les évolutions qu’il y ait pu avoir dans le temps, le statut de la femme est complètement disparate. Selon les cultures, les traditions, la place occupée par la femme, ses exigences, et ses libertés ne seront pas les mêmes. En Inde, par exemple, certaines coutumes vont presque jusqu’à aliéner la femme, ou lui retirer toutes ses libertés et vont octroyer une dominance excessive à l’homme.

À l’inverse, en Suède, au fil des siècles, de plus en plus de lois ont été instaurées visant à tendre vers une égalité homme/femme. Notamment concernant le secteur du travail. Contrairement aux femmes indiennes, les femmes suédoises sont donc plus à même de travailler. Les modèles selon les pays sont donc complètement différents. La société, la famille et les coutumes ont une influence considérable sur le statut de la femme dans le couple. Finalement, chaque individu a sa propre perception expliquant ainsi le caractère unique de chaque couple.

En définitive, le statut de la femme est difficile à délier de celui de son mari. C’est une interaction permanente d’une grande complexité. Allah swt nous a créé, certes différents, certes identiques, mais aussi dans une juste mesure. Si chacun de nous avait conscience de ses responsabilités envers lui-même et envers l’autre, il y aurait moins de divorces. Le tout, c’est de savoir se rééquilibrer soi-même pour rééquilibrer le tout.