Chaque soir, après l’avoir mis dans son petit berceau, je me faufile en douceur pour ne pas faire de bruits… Et même lorsque je fais très attention, mes articulations me trahissent ! Heureusement que cela ne la réveille pas !
En attendant son prochain réveil (qui ne risque pas de tarder, d’ailleurs !), je m’accorde un moment de détente, après cette longue journée. Un moment tellement précieux, que je ne sais jamais comment en profiter au mieux : savourer une boisson chaude au calme, m’allonger devant la télé pour voir un film (pas en entier bien sûr… Ça c’était avant !). Ou pour bouquiner un peu (Livres du genre « comment calmer mon bébé », « Aider bébé à faire ses nuits »…). Des fois, je choisis simplement de m’allonger près d’elle pour contempler son petit visage si innocent (ce qu’ils sont mignons quand ils dorment !)
Je fais partie de ces mamans novices, un peu perdues. De celles qui tiennent à allaiter, et qui sont stressées de nature (et qui le sont devenues encore plus, après la venue du bébé). De celles qui ont besoin de bien dormir pour être de bonne humeur, qui essayent souvent de repousser plus loin leur limites (ménage, cuisine, travail…), et qui doutent presque tout le temps de ne pas avoir assuré.
Et justement, en parlant de « douter de tout », ah ce qu’on est bien servies en « précieux-conseils/remarques » de l’entourage (sans qu’on ait vraiment demandé à les avoir !) : « Ne la portes pas tout le temps, elle risque de s’habituer. Ne l’allaite pas la nuit, laisses la pleurer un peu. T’es sûre que tu as assez de lait ? … » Moi, j’ai juste envie qu’on me dise que je suis superbe. Que devenir maman m’a embelli (ça compte parmi les mensonges permis ça !). Et qu’on a confiance en moi et en mon instinct maternel… Juste ça !
J’ai toujours entendu dire que c’est difficile de gérer le quotidien avec un bébé… Mais apparemment, j’avais sous-estimé cette « difficulté », car chez moi, c’est la pure galère ! Faire à manger, se rendre aux toilettes ou échanger quelques mots avec le papa sont devenues des tâches dont la réalisation mérite des applaudissements… Prendre une douche est un luxe !. Je suis perdue à essayer d’organiser mes journées, et à essayer de trouver du temps pour travailler un peu…
Ça fait plus de 7 mois que je n’ai pas dormi une nuit complète. Sans compter les derniers mois de grossesse, pour ne pas décourager celles qui n’ont pas encore d’enfants… Je commence même à m’y habituer en fait. Quand je me réveille que deux fois par nuit, j’affiche un grand sourire le lendemain matin.
En me regardant dans le miroir, tout à l’heure, j’ai eu une pensée pour nos amis pandas… On devrait inventer un anti-cerne «spécial–mamans» car ceux que j’ai testés ne me donnent pas vraiment bonne mine… J’aimerais bien me faire couper les cheveux aussi, mais je ne cesse de reporter. Je ne refuserai pas non plus une séance de soin pour visage et une heure au sauna… Aaah, ce massage du visage qu’une amie m’avait offert, il y a deux mois, ça m’avait tellement détendu…
Nous n’avons pas la chance d’avoir nos familles à côté pour pouvoir leur passer le relais. Du coup, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai rencontré une assistante maternelle la semaine dernière. Je pourrai lui confier la petite quelques heures par semaine… J’avoue que j’ai un sentiment mitigé entre l’excitation de pouvoir avoir du temps pour moi, et la difficulté de la laisser à quelqu’un d’autre… Bon, on verra la semaine prochaine.
Quand je me sens tellement fatiguée et impuissante, je commence à me demander si toutes ces choses que je répète quotidiennement ont un sens. Si toutes les mamans galèrent autant que moi. Si mon enfant ressent toutes ces inquiétudes qui m’envahissent. Et puis je finis aussi par me demander, si je peux imaginer ma vie, maintenant, sans elle… La réponse ne tarde pas à venir. Je me suis beaucoup attachée à elle, et le simple fait de voir son sourire me comble de bonheur… Le sourire avec les deux petites dents est super rigolo en plus !
Je pense que c’est particulièrement « féminin » de s’interroger tout le temps sur ce qu’on fait et ce qu’on vit. Et ça s’accentue encore plus lorsqu’on devient mère et responsable d’un être si dépendant de nous. Ça me rassure de me dire qu’il y a d’autres mamans qui vivent plus ou moins la même chose, qui font de leur mieux, et qui méritent d’être fières d’elles-mêmes…
Nos bébés grandiront très vite et on en gardera de bons souvenirs. L’affection qu’on leur donne et le bonheur que ça nous procure de les voir grandir n’ont pas de prix. On est heureuse de s’occuper d’eux. Mais on a aussi le droit d’être complètement fatiguée… Sans culpabiliser !