Le film « Les Misérables » de Ladj Ly est un must watch ! On entend beaucoup parler de bavures policières. On entend beaucoup parler de quartiers sensibles et de jeunes de quartiers. Mais entendons-nous parler de ce qui lie ces deux opposants ? « Les Misérables » pose la question sans jamais vous donner la réponse…?
« Les Misérables » un regard juste sur une question sociale complexe
Les bavures policières un sujet qui ne cessera de faire débat du fait de l’injustice qui s’y cache. D’un côté les policiers protégés par l’Etat. De l’autre des jeunes de quartiers accusés par l’Etat. Qui a raison ? Qui a tort ? Telle est la question ! Ce film dépeint avec une grande justesse la complexité du problème et des points de vue sur la question. « Les Misérables » de Ladj Ly montre cette escalade de violence qui rend amnésique, aveugle, sourd, irraisonnable, irraisonné… D’un petit problème, une guérilla peut naître. A tort ou A raison, la question se pose : jusqu’où ira cette violence ?
La question qui se pose : le rôle de l’Etat
Tout en montrant une réalité souvent masquée concernant les quartiers sensibles, « Les Misérables » pose la question. Pourquoi toute cette violence ? Et si jeunes et policiers étaient victimes d’un même système créant cette violence ? Un système qui a créé la précarité sociale et intellectuelle dans ces quartiers. Un système qui a créé les inégalités sociales et les représentations erronées de l’autre. Rendant à la fois coupables et victimes les visés. Qui eux-mêmes finissent par rendre coupable et victime la police. Un engrenage s’enclenche sans jamais s’arrêter, nourrissant toujours plus de haine et d’injustice…
Entre les deux, que fait l’Etat ? Les quartiers veulent que leur détresse soit entendue, mais elle est passée sous silence. Une détresse qui se traduit par des problèmes sociaux obligeant la police à intervenir. Sauf que face à cette détresse, la présence de la police n’est pas une solution. Des problèmes sociaux impliquent des solutions sur le long terme. Des solutions qui prennent en compte le bien-être des personnes concernées et de leur descendance qui représente le futur. Comme Nelson Mandela l’a dit : « L’éducation est l’arme la plus puissante que vous pouvez utiliser pour changer le monde ». Un aspect souligné dans ce film…
Une voix de sagesse dans un abysse de violence
Chaque personnage incarne parfaitement une des facettes de ce problème complexe. Entre abus de pouvoir et désir de vengeance presque délirant, un personnage est le point de paix de ce problème. Ce personnage, c’est Salah. Ancien délinquant, il s’est rangé et est devenu musulman pratiquant. Salah est l’épaule sur laquelle s’appuyer pour trouver la paix et la raison. Un guide vers une vie meilleure dans cet obscur chaos qui ne semble trouver solution.
Pourtant Salah c’est le radicalisé selon la définition d’Emmanuel Macron et de ses ministres. Alors que c’est lui qui apaise les tensions dans une réalité bien trop souvent négligée. La violence amène injustice et frustration. Cette tension qui ne cesse de se nourrir d’elle-même sans jamais se fatiguer. Pendant que Salah observe d’un regard sage ce chaos offrant une autre voie possible. En réalité, la solution est probablement là… Amener les jeunes à connaître et à comprendre leur spiritualité, la violence s’essoufflera en un rien de temps…
Ladj Ly a réalisé un bijou à voir à tout prix. Si possible d’un regard sage, comme Salah. Un regard qui cherche à comprendre toutes les parties comme le film les présente. Il y a du vrai partout, et de l’ignorance partout. L’essentiel est de chercher à comprendre pour amener de la raison là où les émotions ont pris le dessus. La justice suivra inévitablement une fois le calme revenu…
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