Magazine lifestyle et spiritualité des femmes musulmanes !

Lettre ouverte aux islamophobes, et autres espèces de ce genre…

Par Ayah

Le 9 novembre 2019

Rubrique Actualité

Une page blanche serait la rédaction la plus appropriée de cette lettre. Aussi vide que vos mots et vos raisonnements qui trahissent une haine et une ignorance abyssale. Mais pourriez-vous saisir la subtilité d’une lettre ouverte vide de mots ? Comme un miroir reflétant votre âme si noire que votre humanité ne pourrait apparaître. Trop pour vous, je le conçois.

Vous qui savez mieux. Vous qui êtes supérieurs. Vous qui possédez tous les pouvoirs sur Terre. Vous, enfin, victime de vous-même. Dépitant, lamentable, méprisable, c’est ce que vous êtes.

Des semaines que vous monopolisez les antennes pour vomir votre haine. Sans jamais, ou presque, laisser la parole à ceux que vous accusez de tous les maux. Des semaines que vous crachez la noirceur de votre âme si obscure que vous avez voilé la misère sociale française pourtant si importante. Des semaines enfin, que vous propagez des mensonges à l’encontre de ceux qui vous obsèdent tant. Sans jamais, ou presque, les laisser s’exprimer pour eux-mêmes.

Et puis à quoi bon ? Même lorsqu’ils s’expriment, vous ne les écoutez pas. Vous ne les entendez pas. Vous ne les respectez pas. Est-ce dont cela un dialogue ? Parler à la place de l’autre ? Faire des monologues ? Dommage que votre miroir ne puisse refléter cette humanité qui jadis a existé. Elle, prisonnière de votre haine. Elle, criant son désespoir face à tant de tyrannie. Elle, qui pourrait vous guider si seulement vous l’écoutiez.

Comprenez que… Mais pouvez-vous seulement raisonner pour comprendre ? Est-il utile de vous expliquer pour tenter une fois encore de vous faire entendre raison. Pouvez-vous seulement entendre ?

Vous, qui citez fièrement les accusations de Zola quant à l’affaire Dreyfus, ou encore vous qui brandissez des drapeaux comme celui de la résistance de 39-45. Vous qui admirez le rêve de Martin Luther King, ou encore la force de Rosa Parks. Vraiment ? Votre mémoire serait-elle aussi courte ? Êtes-vous frappé d’une amnésie, ou bien êtes-vous hypocrites, aveuglés par votre ignorance ?

Si nous étions en 1898, vous auriez été de ceux que Zola dénonçait. Ceux-là même accusé de mener « une campagne abominable pour égarer l’opinion » publique. Car oui, rare était ceux qui se dressaient contre l’antisémitisme dans une France profondément antisémite.

Si nous étions en 1939-45, vous auriez été ceux qui composaient la France de Vichy entre 1940 et 1944. Ceux-là même qui étaient les alliés des Nazis. Car oui, à cette époque rare était les résistants dans une France disposée à dénoncer son prochain.

Si nous étions en 1955, vous auriez été de ceux qui auraient renforcé la ségrégation entre les noirs et les blancs privant Rosa Parks de ses droits les plus naturels. Ceux-là même qui agissaient au nom de la république. Car oui, à cette époque rare étaient ceux qui estimaient que noirs et blancs sont tous deux des êtres humains égaux en droits, libertés, et devoirs.

Si nous étions en 1963, vous auriez été de ceux qui auraient empêché la marche de Martin Luther King pour combattre le racisme. Ceux-là même qui estimaient les noirs comme des êtres menaçant les valeurs républicaines. Car oui, à cette époque rare étaient les blancs qui ont marché aux côtés des noirs pour cette marche historique.

N’avez-vous pas conscience, que par le passé vous étiez du mauvais côté ? Et qu’aujourd’hui encore vous y êtes ? Est-ce dont cela les valeurs républicaines que vous souhaitez retrouver ? Celles que l’histoire a prouvées comme étant des fardeaux honteux et si lourds à porter que vous les nier. Encore et toujours… Pathologique ? Réflexe pervers narcissique ?

Cessez de teinter vos propos de couleur prétendument vertueuse. Vertu ne peut trouver foyer là où haine est reine. Vos propos, vos raisonnements, vos agissements, vos partisans, leurs agissements. Tout et tous trahissent votre absence de vertu.

Cette terre que vous voulez faire vôtre est une terre qui appartient à tous. Et tous avons un droit égal dessus. Vous avez créé les frontières, vous avez construit des murs, vous avez divisé les peuples. Et maintenant, vous voulez étouffer le peu qui tient debout si bien que mal.

Comment prétendre vouloir le bien en causant tant de mal ? Comment accuser une personne de causer un trouble à l’ordre public alors que vous êtes la personne qui crie et attire l’attention ? Comment combattre la haine de l’autre alors que vous en êtes les premiers instigateurs ?

De quel droit pensez-vous disposer pour étouffer injustement les voix de personnes innocentes ? De quel droit pensez-vous disposer pour étrangler toujours plus les libertés de personnes libres ?

Un jour, comme n’importe quelle autre âme qui aura foulé cette terre, vous disparaîtrez, et on vous oubliera. Comme on a oublié tous ceux qui chaque jour quitte cette vie, rappelé à cette réalité à laquelle vous pensez échapper. Vous n’êtes rien, tâchez de vous en souvenir. Votre pouvoir d’aujourd’hui ne saurait vous sauver d’un sort réservé à tout à chacun demain. Mais bon, est-ce nécessaire de vous le rappeler ?

Vous qui savez mieux. Vous qui êtes supérieurs. Vous qui possédez tous les pouvoirs sur Terre. Vous, méprisable et arrogant que vous êtes.

Demain une marche aura lieu. Une marche qui divisera positivement la France. D’un côté, ceux qui ne veulent pas de vivre-ensemble. De l’autre, ceux qui veulent rester ensemble. Car vivre ensemble, c’est respecter l’autre dans sa différence, et faire l’effort d’apprendre à le connaître pour le comprendre.

Comment pouvez-vous respecter ces autres que vous dénigrez quotidiennement et penser que cela peut favoriser le vivre-ensemble ? La liberté de penser n’est pas loi. Pourtant, vos opinions sont devenues politique française. Faisant de vos opinions les problèmes majeurs de la France.

Des personnes meurent dans les rues, d’autres manquent de moyens, d’autres encore peine à trouver un logement décent. La liste de ces autres et de leurs problèmes est si longue qu’il est aberrant que votre priorité soit une petite frange de la société française dont le seul tort est d’être musulman.

Vous avez clivé la France. D’un côté les islamophobes et leurs partisans ; de l’autre, les musulmans et leurs défenseurs. Demain, nous allons la répartir. D’un côté, vous et l’ensemble de vos partisans. Allant de celui qui assume sa haine de l’autre, à ceux qui vont jouer au foot. De l’autre côté, nous : des êtres humains aux côtés d’autres êtres humains pour préserver un lien humain et fraternel.

Vous avez choisi votre camp, nous avons choisi le nôtre. « […] Attendez donc. Et nous sommes là à attendre à notre tour » car la lumière perce inévitablement les néants obscurs…