Une fois de plus, la France est critiquée pour le ridicule de ses débats. Dont seul le gouvernement français détient le secret. Alors plutôt que de critiquer à tue-tête, faisons la lumière sur la référence du burkini en France.
« Le burkini n’est pas une nouvelle gamme de maillot de bain, une mode. C’est la traduction d’un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l’asservissement de la femme » Manuel Valls
Pourquoi les femmes portent le burkini ?
D’après Monsieur Valls et ses partisans du Front national, euh de droite, oups pardon de gauche, le burkini est l’ennemi public numéro 1. Oui, en effet, un bout de tissu est en mesure de troubler l’ordre public. Plus particulièrement, lorsque c’est la femme musulmane qui le porte. On en a des frissons dans le dos rien qu’à y penser !
La réalité est que le burkini est, à l’origine, un produit inventé en 2006 par Aheda Zanetti, une libano-australienne. Son but était de répondre à un besoin exprimé par des femmes qui ont des exigences. En effet, le créneau des femmes musulmanes est simple en terme d’éthique vestimentaire : son corps est sa propriété, elle en dispose comme elle souhaite. Il s’agit donc de liberté pure et simple. Si des femmes choisissent de se dévêtir pour le plus grand plaisir des hommes, d’autres font le choix de se couvrir au grand désespoir des hommes.
Ajoutons à cela, que des femmes de confession juive utilisent également ce produit, et que le burkini est la meilleure protection solaire qui existe. De nombreuses femmes non-musulmanes le portent pour cette raison.
Le burkini, un projet politique ?
Revenons, maintenant au fameux projet politique qui se cache derrière le burkini. Si notre équipe n’avait pas été présente au brunch de Madamme BK, Monsieur Valls, on aurait presque failli vous croire quant à l’idée de ce projet politique visant à asservir la femme. Sauf que voilà, lors de ce brunch, notre équipe a pu interviewer la fondatrice de la marque de burkini Madamme BK. Il se trouve que la fondatrice est une Brésilienne, non-musulmane. C’est que les Anglo-saxons appelleraient « avoir le sens du business », et que nous appellerons « faire preuve d’intelligence et de fraternité ».
Vanessa Lourenço, créatrice de Madamme BK, l’une des références de ce marché, nous a confié ceci : « Je suis venue à Paris pour faire mon master Haute Couture à la Chambre Syndical de la Haute Couture, ensuite, j’ai commencé à travailler (…) Et j’ai connu plusieurs filles musulmanes. Au Brésil, on est très ouvert, ce n’est pas pareil qu’ici. Puis en été, j’ai proposé à mes amies d’aller à la plage ensemble. Mais elles m’ont toutes répondues qu’elles n’avaient rien à porter, qu’elles ne pouvaient pas mettre de bikini. Et que tout ce qu’il y a au marché ne leur correspondait pas. C’est là que je me suis mise à chercher moi-même pour voir à quoi ils ressemblaient (les burkinis). Mais je trouvais aussi que les tissus n’étaient pas bien et que les burkinis étaient mal taillés. Je me suis alors dit que j’allais confectionner trois burkini pour mes amies… » la suite ici.
Alors ? Projet politique pour asservir la femme, ou volonté de permettre à des femmes privées de liberté par le gouvernement de profiter elles aussi de leur environnement ? Quoi qu’il en soit, au nom de toutes les marques de burkini, merci pour le coup de projecteur !