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Un mariage de raison… et d’amour (chronique)

Par Houda

Publié le 26 Nov, 2016

Chaque famille a ses petites habitudes. Pour la nôtre, c’est le déjeuner du dimanche chez mes parents, une fois par mois. Nous nous retrouvons, mon mari et moi, mes sœurs, mes beaux-frères et leurs enfants. Sauf qu’aujourd’hui, la table n’est pas au complet, ma sœur Salma est venue seule…

J’avais bien senti qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Entre moi et mes sœurs, on ne peut presque rien se cacher. On sait très bien deviner lorsque l’une d’entre nous rencontre un souci. C’était le cas cette fois pour Salma…

J’attendais avec impatience le moment de ranger la table (non par amour pour la vaisselle, loin de là !) mais je voulais lui parler dans la cuisine sans attirer l’attention des autres. Apparemment, je n’étais pas la seule à avoir eu cette idée. On s’est levé toutes les quatre pour débarrasser, sous le regard surpris de notre maman, face à notre à vitalité à inhabituelle en cette journée du dimanche !

Il faut dire que, malgré les occupations de chacun, c’est vraiment exceptionnel qu’un membre s’absente à ce déjeuner mensuel. On aime se retrouver, goûter aux délices de maman, et profiter du grand jardin pour laisser les enfants jouer sans craindre de déranger les voisins ! Mais ce jour-là, Ismaïl était absent, et ce n’était pas à cause d’un déplacement professionnel. Les choses ne vont pas super bien dans leur couple …

On nous appelait sans cesse, depuis le salon. Le Tiramisu se fait attendre et les enfants commencent à se disputer pour avoir la plus grande part. On était obligé de les rejoindre. Dans ma tête résonnaient les mots de Salma : « Nous ne sommes plus heureux ensemble », « On se dispute quasiment tout le temps » « Je suis épuisée ! » … Apparemment, tout cela n’est pas très récent. Et nous qui pensions qu’ils vivaient le grand amour !

Je me rappelle de ce jour. Salma avait un meeting professionnel et une fois rentrée à la maison, elle avait un large sourire. Elle nous avait dit d’un ton sûr, j’ai rencontré ma moitié … Un mois après, ils étaient fiancés, et l’année qui a suivi, ils s’étaient mariés.

Salma est la plus rêveuse de nous toutes. Adolescente, elle nous assurait qu’elle attendrait le coup de foudre pour choisir la personne avec qui elle passera sa vie. Elle a grandi, mais n’a jamais renoncé à son rêve… Moi, j’ai toujours été du côté de la raison, y compris pour mon mariage. C’était du classique, mais ça ne nous empêche pas de vivre heureux… (pour le moment en tout cas !)

J’ai toujours été convaincue que pour vivre ensemble, le plus important est d’être d’accord sur certains points essentiels (religion, principes, priorités…). Car l’amour se tisse par la suite, au fil du temps… Il prend la forme de l’acceptation des défauts de l’autre avant même d’apprécier ses qualités… Il nous permet de se coucher serein le soir, de se sentir béni de la présence de l’autre dans notre vie… C’est ça l’amour pour moi, c’est compter sur l’autre, sans être déçue. C’est se sentir valorisé, respecté et aimé…

Je pense qu’on ne peut pas parier sur la réussite d’un mariage (qu’il soit de raison ou d’amour). Ça reste dans le domaine de l’inconnu. Mais je me dis qu’au moins en prenant la décision sur la base de critères raisonnables, on évite de trop s’emporter sentimentalement et de se retrouver un jour avec une personne qu’on a du mal à reconnaître. Non pas parce qu’elle a changé, mais parce qu’on n’a pas pris le temps de la voir de façon objective.

J’espère sincèrement que ce que vit ma sœur n’est que de passage, et qu’ils retrouveront vite leur complicité et l’harmonie dans leur couple. Car ce qui compte en réalité, n’est pas le sentiment de joie lors de la première rencontre, mais la persistance de ce même sentiment à chaque fois qu’on rencontre les yeux de l’autre, pour le restant de notre vie …

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