Décidément Twitter est “The Place To Be” en ces temps de xénophobie ambiante. Cette fois, l’initiative nous vient des Etats-Unis. #MyPalestinianSitty c’est le soutien apporté à Rashida Tlaib, une Congresswoman d’origine Palestinienne du Michigan, pour faire face à ce qui a commencé comme une interdiction influencée par Donald Trump, entre autres.
#MyPalestinianSitty, symbole d’un héritage humain
Ce hashtag de solidarité à Rashida Tlaib est un hommage rendu à des femmes qui ont fait face à l’occupation israélienne dès les débuts. Les Américano-Palestiniens, mais aussi ceux se trouvant ailleurs dans le monde ont partagé une part de leur héritage sur Twitter. D’ailleurs le choix du hashtag #MyPalestinianSitty n’est pas anodin. Le mot « Sitty » signifie « Dame respectable », mais c’est aussi la manière dont les grands-mères sont noblement appelées par leurs petits-enfants. Alors depuis quelques jours, ce hashtag a été tendance sur Twitter. Les Palestiniens ont partagé des photos d’antan de leurs grands-mères et racontent en quoi leurs « Sitty » sont formidables et fortes. Des photos à la fois remplie de nostalgie tant par le temps passé, que par les conséquences de l’occupation qui tend à effacer l’héritage culturel Palestinien. #MyPalestinianSitty en quelques tweets (et en anglais !) :
Pourquoi ce hashtag a fait surface ?
Tout a commencé le 15 août quand Donald Trump a tweeté :

« Ça serait une preuve de faiblesse si Israël autorisait Rep. Omar et Rep. Tlaib à faire une visite. Elles détestent Israël et toutes personnes juives. Et il n’y a rien qui puisse être dit ou fait pour les faire changer d’opinion. Le Minnesota et le Michigan vont avoir du mal à les remettre à leur poste. Elles sont une honte ! »
En effet, Rashida Tlaib et sa collègue et compatriote Ihlan Omar devaient se rendre en Palestine et en Palestine occupée. Sauf qu’à la suite de ce tweet, le ministre des affaires étrangères israélien a décidé d’interdire à ces deux femmes d’entrer dans le pays du fait de leur soutien au boycott BDS. Situation qui a déclenché un torrent d’indignation notamment sur Twitter de la part de nombreuses personnalités américaines qui ont fait savoir qu’il s’agit d’un abus de pouvoir présidentiel raciste.
Le lendemain, Israël accepte que Rashida Tlaib puisse rendre visite à sa grand-mère dans le cadre d’une visite humanitaire, puisqu’il s’agissait en effet d’un de ces objectifs pour ce déplacement. Toutefois, Ilhan Omar était toujours interdite de se déplacer. Finalement Rashida Tlaib a annoncé publiquement qu’elle ne se déplacerait pas dans ces conditions humiliantes imposées par Israël. Elle a d’ailleurs dit très émue : « Nous avons décidé comme une famille que je ne pouvais pas y aller tant que je ne serais pas une congresswoman américaine libre. J’en ai parlé à ma grand-mère et à ma famille, et je pense que ma grand-mère l’a dit très joliment. Je suis son « 3ousfour », son oiseau en arabe. Et elle m’a dit que je suis son rêve devenu réalité. Je suis son oiseau libre. Alors pourquoi est-ce que je retournerais là-bas pour être enfermée dans une cage et pour me faire écraser alors que mon élection lui permet de marcher la tête haute ? ». La réponse de Donald Trump ? La voici :

« Désolé, mais je ne suis pas convaincu par les larmes de Rep. Tlaib. J’ai été témoin de sa violence, sa folie, et plus important, de ses MOTS, depuis beaucoup trop longtemps. Maintenant des pleurs ? Elle déteste Israël et toutes personnes juives. Elle est anti-sémite. Elle et ses 3 amies sont le nouveau visage du Parti démocrate. Il fait falloir faire avec ! »