Enfin le vendredi soir ! Je peux m’allonger tranquillement et profiter d’un moment de détente mérité. Après une semaine bien chargée, j’ai juste pris le temps d’enlever mes chaussures avant de m’écrouler sur le canapé. Cette semaine a été dure pour moi, depuis que j’ai été acceptée en tant qu’assistante d’enseignement à l’université, pas question de penser « repos ». En effet, ce travail s’ajoute à la thèse de doctorat que je prépare en parallèle. Ce qui fait que je n’ai presque plus de temps libre ! Mes activités extra-professionnelles ont disparu petit à petit. Et dans le meilleur des cas, j’arrive à me libérer pour rencontrer une amie autour d’une glace.
Je suis en deuxième année de thèse, et ma mémoire a encore du mal à prendre forme. J’enchaîne les préparations des cours, les recherches sur terrain, les lectures et les analyses des livres et références en rapport avec le thème. Certains jours, j’ai comme l’impression que les 24h ne me suffisent pas !
Je me rappelle encore du premier jour où je devais assurer la séance de TD. Je me tenais près de la porte de la salle et un étudiant est venu me demander si le prof était déjà là. Sans trop hésiter, j’ai répondu que oui. Et je vous laisse imaginer sa tête lorsqu’il m’a vu entrer et me diriger vers l’estrade pour allumer le data-show. Il était totalement confus pendant un bon quart d’heure.
Bref, vous l’avez deviné ! Avec une petite corpulence, des traits enfantins et une petite voix, je ne fais pas mon âge. C’est pourquoi j’ai dû faire preuve de beaucoup de sérieux pour gagner le respect et la confiance des étudiants, tout en étant à leur écoute. Aujourd’hui, je continue toujours à me donner à fond pour présenter le cours d’une façon attractive et encourager l’échange instructif. Je n’épargne ni mon temps, ni mes efforts. Et des fois ça passe même, je l’avoue, au détriment de mon temps libre… Il m’arrive assez souvent d’oublier l’heure jusqu’à ce que je me rende compte que c’est déjà minuit passé et que mon mari s’est endormi devant la télévision…
Tiens, en parlant de lui, il ne devrait pas tarder à rentrer à la maison. Lui, par contre, a plus de chance dans son travail. Il trouve du temps pour faire du sport en fin de journée, se réjouit de la lecture de ses meilleurs livres. Et le plus frustrant, c’est qu’il profite des grasses matinées durant le week-end. Alors que de mon côté, j’enchaîne toutes les tâches ménagères que je n’ai pas eu l’occasion de faire durant la semaine avant de me rendre au salon d’esthétique. Un minimum de soin est exigé tout de même. Sinon je risque, avec la lassitude, que mon mari me prenne pour l’un de ses amis !
C’est vrai que je m’en serai beaucoup mieux sorti si j’habitais toujours avec mes parents, mais je ne regrette pas mon mariage. Malgré les différentes responsabilités et tâches qui se sont ajoutées à mon programme quotidien, j’avoue avoir la chance d’avoir un mari très compréhensif. Qui me soutient, m’encourage et le plus important, qui ne boude pas si je n’ai pas assez de temps pour préparer le repas… D’ailleurs, je pense que je vais préparer des crêpes pour le petit-déjeuner de demain. Question de profiter d’un petit-déjeuner délicieux à deux…
Ma vie a certes changé. Je ne suis plus la fille gâtée de mes parents. Encore moins l’étudiante se limitant à la préparation de ses cours et examens. J’ai de nouvelles responsabilités à assumer. De nouveaux défis auxquels je fais face au quotidien. Et le plus important, c’est que je vis tout cela avec joie, optimisme et détermination… Vivement demain !