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Ouissem Satouri, l’émergence d’un jeune journaliste

Le 7 mai 2015

Rubrique Découverte

Ouissem Satouri représente cette nouvelle génération de « muslim » français qui comme on pourrait le dire « se bouge au sein de la Oumma ». Chroniqueur radio chez Beur fm, il anime la célèbre émission : « L’Islam au présent » avec Philippe Robichon et Adbelali Mamoun. Il y donne la parole à la jeunesse musulmane d’aujourd’hui. Opportuniste de nature, c’est l’histoire d’un jeune homme dynamique et curieux …

« J’ai dû apprendre à connaître le monde par mes propres moyens. J’avais beaucoup d’appréhensions sur la vie, et c’est de découvertes en rencontres que j’ai dessiné ma trajectoire » Ouissem Satouri

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Ouissem Satouri. Après avoir passé le bac, j’ai fait une année de médecine, puis j’ai abandonné pour poursuivre des études religieuses. Je suis allé à l’IESH (Institut Européen des Sciences Humaines) où j’ai commencé un cursus d’Arabe. L’année d’après je suis allé à Médine pour m’inscrire à l’université, mais mon inscription n’a pas abouti. J’ai décidé après cet échec de retourner à la fac et de poursuivre une licence en géographie et de science politique.

À cette époque, j’ai commencé à écrire des articles pendant la RAMF (Rassemblement des Musulmans de France) d’abord pour le site de l’événement. Puis l’année d’après pour la gazette, ce qui m’a donné le goût du journalisme. En parallèle, je participais à des séminaires européens avec le FEMYSO (Forum of European Muslim Youth and Student Organisations). Ce qui m’a amené à être recruté par EMF (Étudiants Musulmans de France) pour devenir le porte-parole national de l’association et responsable culturel. Pendant ce mandat, j’ai donné des interviews et des conférences pour différents organismes et organes de presse. J’ai dirigé l’écriture de deux recueils de nouvelles littéraires et j’ai participé à la création du forum génér’action de la RAMF.

Après cette expérience, j’ai pris conscience de la force des médias et du besoin qu’il y avait à s’y investir. C’est là qu’Ahly magazine m’a proposé de rejoindre l’équipe de rédacteurs, ce que j’ai accepté.

Ta carrière de chroniqueur radio était prévue dans tes projets, ou bien, c’est un concours de circonstances ?

J’écrivais des articles, mais ce dont je rêvais, c’était la radio. J’ai donc fait mon maximum pour intégrer une émission. Ce qui arriva grâce à un concours de circonstances incroyable. J’ai rejoint une émission sur France Maghreb 2, grâce à un animateur qui m’a offert cette opportunité pour quelques émissions. L’émission s’appelait « y’a des soirs comme ça ». Ensuite, j’ai rejoint Beur fm comme chroniqueur dans « L’islam au présent », par un coup du destin encore une fois. Comme le dit Paolo Coelho : « Quand tu veux quelque chose, tout l’Univers conspire à te permettre de réaliser ton désir ». J’aime beaucoup ce que je fais à Beur fm depuis septembre dernier et j’espère pouvoir continuer encore à le faire le plus longtemps possible.

Comment en es-tu arrivé à co-entreprendre le café restaurant Manuscrit à Paris ?

Le Manuscrit, c’est un petit rêve d’ado, j’avais toujours rêvé d’avoir mon resto. Un endroit magnifique avec une déco un peu jazz où je pourrais inviter mes amis, organiser des conférences, changer le monde en somme. J’y croyais tellement fort que lorsque l’opportunité d’ouvrir un resto est passée devant moi, je l’ai saisie. Et c’est un peu une de mes caractéristiques : sauter sur les occasions en suivant son intuition sans trop réfléchir. À 23 ans, j’ai donc dirigé ce restaurant. Il est vite devenu incontournable parce que c’était le premier restaurant culturel dans la communauté. On y organisait des ateliers en tout genre. On a pu faire venir des orateurs, notamment des Etats-Unis à trois reprises. Ou encore le Premier ministre tunisien Ali Laarayedh et bien d’autres. Malheureusement pour des raisons diverses, j’ai dû quitter le Manuscrit il y a quelques mois. Mais c’était une aventure exceptionnelle de ma vie qui m’a marqué positivement pour l’avenir.

À quoi ressemble une journée type dans la vie Ouissem Satouri ?

Ma journée type est assez sympa, je dois l’avouer. J’aime prendre mon café juste après ma prière du fajr. Au calme sans journaux, sans ordinateur, sans télé. Juste manger en réfléchissant à la vie. Ensuite, je décolle soit pour une réunion de travail, soit pour travailler sur un article, ou préparer l’émission de la semaine. J’ai quelques cours que je poursuis à l’université pour garder l’esprit en activité.

Je pense qu’il ne faut pas quitter la fac, c’est ma philosophie. Même en tant qu’auditeurs libres, aller à un cours de sociologie par exemple, c’est toujours énorme pour revivifier sa pensée. Mes après-midi se terminent toujours dans un café. Envoyer des mails, consulter les réseaux sociaux, voir des amis. Ces temps-ci, je réalise aussi des missions auprès d’un site des restos du cœur, en intervenant sur un centre d’accueil pour SDF.

Quelles difficultés as-tu rencontré avant de trouver ta vocation ?

La principale difficulté est que je viens d’une famille tout ce qu’il y a de plus simple. Et que j’ai dû apprendre à connaître le monde par mes propres moyens. J’avais beaucoup d’appréhensions sur la vie, et c’est de découvertes en rencontres que j’ai dessiné ma trajectoire.

D’après toi, qu’est-ce qui bloque les jeunes musulmans à s’investir ou à s’épanouir professionnellement dans la communauté musulmane ?

J’ai l’impression que les jeunes, surtout de notre génération, ne sont plus complexés par le business communautaire. Il y a de plus en plus d’entrepreneurs. Ce que je trouve un peu dommage, c’est que souvent l’aspect communautaire d’un business crée un manque d’exigence en terme de professionnalisme et c’est très dommage. Je crois que les consommateurs musulmans doivent devenir plus exigeants envers les entreprises qui les servent.

Vous pouvez retrouver Ouissem Satouri sur les réseaux sociaux, et sur Beur fm du lundi au vendredi, de 12h à 13h, sur Facebook : Ouissem Satouri et twitter : Ouiss_m