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A mes parents qui ont fait preuve de patience

Par Ayah

Publié le 15 Juil, 2014

Les parents sont ceux qui nous ont donné depuis notre naissance jusqu’à leur mort. Ceux qui ont sacrifié, prié, offert, patienté, aimé, pardonné, espéré, rêvé, guidé, et fait tout leur possible pour nous. Parfois à leurs façons, certes, mais ils l’ont fait. Ils ont témoigné leur amour alors qu’on ne s’en souvient même pas. Comme si c’était un acquis à nos yeux. Nous qui n’observons les choses que notre point de vue sans jamais nous remettre en question. Ou chercher à comprendre les origines de certaines situations.

« [24] Et par miséricorde, fais preuve à leur égard d’humilité et adresse à dieu cette prière : « Seigneur, sois miséricordieux envers eux comme ils l’ont été envers moi, quand ils m’ont élevé tout petit » [25] Votre Seigneur est Celui qui connaît le mieux le fond de vos cœurs. Si vous êtes justes, sachez qu’Il pardonne toujours aux repentants sincères » Sourate 17 Al-Isra (le voyage nocturne) ; versets 24 et 25

La patience de nos parents

Il nous est demandé dans l’islam, de faire preuve de miséricorde envers nos parents. D’être agréable, et respectueux envers eux. Pour avoir un bon comportement envers nos parents, il faut d’abord comprendre qu’elle est cette chose qu’ils nous ont donné qui vaut aussi cher pour Allah swt. Ils nous ont offert des années de leur vie dont nous avons aucun souvenir. Ils ont mis de côté leur vie, et plus particulièrement notre mère, avec beaucoup de patience et d’amour. Ceci dans le but de nous permettre de parler, de marcher, de grandir et d’évoluer. Puis un beau jour, nous avons développé notre esprit et notre mémoire. Sauf que c’était un esprit dédié uniquement aux bêtises et une mémoire extrêmement sélective et égoïste. Ils ont de nouveau sacrifié des années de leur vie, mais cette fois dans la patience et la douleur.

Et puis, des années plus tard, nous avons finalement mûri, ou presque. Nous reconnaissons un part d’erreur, mais nous tenons pour coupable nos parents pour l’autre partie. Nous voilà prétentieux et arrogant face à ceux qu’on a vidé de leur patience. Cette patience dont nous ne pourrions faire preuve même 5 minutes. Alors même qu’ils nous ont offert leur vie et le feront de bonne foi jusqu’à leur dernier souffle.

Ces soucis qui nous plombent

Il y a deux choses qui plombent les relations avec les parents : un manque de reconnaissance qui amène à la suffisance. Et les rancœurs qui amènent à l’arrogance. Dans le premier cas, la suffisance. Les enfants ont eu la chance que leurs parents n’ont pas eu. Ils ont pu faire des études, mener une carrière, faire un mariage réussi, posséder une multitude de biens, parcourir la terre entière… De ce fait, à leurs yeux, leurs parents sont des êtres minables. Voire honteux, car ils ne connaissent rien. Alors qu’ils ont enduré des situations beaucoup plus difficiles que les nôtres, qui avons beaucoup de facilités.

Il est impératif de se remettre en question et de reconnaître que sans eux jamais on aurait été celles et ceux que nous sommes. C’est la vie qu’ils nous ont offert avec ses richesses et ses lacunes qui nous a permis d’avoir ces ambitions, ce caractère, et ces projets. Alors remercions-les et remercions Allah swt.

Dans le deuxième cas, les rancunes. Ces erreurs de notre vie pour lesquelles nous tenons nos parents responsables. Nous avons fauté, nous aurions pu ne pas le faire et nous l’avons fait quand même. Ce n’est pas de leur faute, mais bien de la nôtre. Nous avons été trop faibles, c’est tout. Même s’il y a eu des erreurs de management de leur part, chaque être humain a le choix ou non, de fauter. Chaque être humain est responsable de lui-même et de la manière dont il remplit les pages de sa vie. Nous devons, s’il y a des rancunes, les ranger comme des affaires classées. Ce qui est arrivé, est arrivé et appartient au passé. Notre but est de se servir de ce passé comme une fondation et des limites à ne pas dépasser pour notre futur.

Nous devons tourner la page et avancer. Ce qui compte, c’est ce que nous allons faire de notre futur, avec les outils qui nous ont été donné dans le passé. Toutes nos erreurs nous servent à un moment donné de notre vie, à condition de les reconnaître et de se repentir. Alors une fois de plus, remercions-les d’être ceux qu’ils ont été avec nous. Et remercions Allah swt du destin qu’il nous a offert.

L’égoïsme qui nous aveugle

Le temps passe et on grandit. Mais le temps qui passe à des effets sur notre croissance, on vieillit. D’une certaine manière en vieillissant, l’être humain redevient un enfant et les rôles s’inversent. La différence, malheureusement, nous sommes hautains, et impatients. Nous manquons de reconnaissance, et nous avons franchement perdu la mémoire. Arrivera donc le jour, où nous devrons mettre de côté notre vie nous aussi pour tenter de rendre ce qui nous a été donné durant toutes ces années. Ils nous ont accompagné depuis notre naissance, et nous les accompagnerons jusqu’à leur mort.

Nous ne devons pas nous laisser aveugler par cette vie éphémère pour faire le choix d’abandonner nos parents et les laisser seuls. C’est vrai, s’occuper d’un bébé sans conscience du monde est plus facile que de s’occuper d’une personne plus âgée qui a toujours son mot à dire. Mais, nous aurons des comptes à rendre. Et ce jour-là, il sera trop tard pour avoir une deuxième chance.

A nous donc, d’instaurer une relation la plus sincère possible où la communication est bien présente. Que chacun puisse dire ce qu’il pense et ressent. S’il y a des sujets conflictuels, nous devons mettre en place un accord pour respecter la paix qu’il peut y avoir entre nous et ne pas les aborder. Et nous ne devons pas hésiter à montrer et à dire notre amour et notre reconnaissance le plus souvent possible pour rattraper le temps perdu dans les conflits. Pour ne pas regretter de n’avoir jamais pris le temps de le faire par manque de maturité.

Le Prophète saws a fait mention d’un homme qui jouira d’une position très élevée au Paradis, et qui se montrera surpris de son statut. Il lui sera dit : « C’est parce que ton fils priait pour ton pardon » rapporté par Ibn Majah

Les limites à l’obéissance aux parents

Le respect des parents n’est pas toujours aussi évident. Il peut arriver que parfois cela soit en contradiction avec ce qui est demandé par Allah swt. Le Prophète Muhammad saws a dit : « L’obéissance n’est admise qu’en ce qui est convenable ». Attention tout de même à ne pas se cacher derrière ce prétexte. De plus, nous devons avoir une très bonne connaissance de l’islam pour avancer ce type de propos.

Toutefois, ce type de situation peut rendre les relations difficiles, et amener l’enfant à être prétentieux face à ses parents. Quelle grossière erreur ! Nous n’avons en aucun cas le droit de juger le degré d’islam d’une personne. Allah swt seul a ce pouvoir, alors contentons-nous de ce verset : « Mais s’ils exercent sur toi une contrainte pour t’amener à m’associer des divinités dont tu n’as aucune connaissance, alors ne leur obéis pas, tout en continuant à te comporter envers eux en ce bas monde de façon convenable. Suis en cela la voie de celui qui revient repentant vers Moi, car c’est vers Moi que se fera ensuite votre retour, et Je mettrai alors chacun de vous en face des œuvres qu’il aura accomplies » Sourate 31 Luqman, verset 15.

Il est clairement précisé que malgré les malentendus que l’on peut rencontrer en termes d’islam, mais aussi plus généralement, nous devons autant que possible rester maître de nous-mêmes pour ne pas être blessant, méchant et irrespectueux. Posons-nous la question : « est-ce que nous aimerions que nos enfants nous parlent comme il nous est arrivé de le faire ? ». Celles qui d’entre nous sont mères comprennent la douleur que représente ce reflet du passé. Il est là et les enfants sont là pour nous le rappeler à travers leurs actes et leurs réponses. Nous nous mettons finalement à la place de nos parents. Et enfin nous comprenons ce qui nous échappait toutes ces années-là…

Mes devoirs après leur mort

Un des compagnons a demandé au Prophète Muhammad saws : « De ce que je dois à mes parents de respect et de bonté, y a-t-il des actions que je dois encore faire pour eux après leur mort ? ». Il a répondu : « Oui, quatre choses : prie et demande pardon pour eux. Remplis les promesses qu’ils ont faites. Soit bon envers leurs amis. Et maintiens leurs liens de parentés » rapporté par Ahmed, Abou Daoud et Ibn Mahaj.

Bref, nous leur devons une reconnaissance éternelle.

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