Je n’ai pas choisi ma religion, c’est elle qui est venue à moi. J’ai été élevée par ma grand-mère catholique. Très croyante, elle m’a toujours fait baigner dans la croyance. Je ne l’ai jamais entendu médire d’une autre religion, ou me dire que le catholicisme était la seule religion. Même si pour elle cela coulait de source. J’ai lu très jeune la bible, je me sentais proche de Dieu, j’allais à l’église, seule. Deux choses coinçaient pourtant. Je ne comprenais pas pourquoi Jésus était le fils de Dieu, alors que pour moi, c’était un prophète parmi les prophètes. Et surtout, malgré ma ferveur, je ne me sentais pas à ma place, comme s’il manquait une pièce du puzzle dans ma foi.
La découverte de l’islam
J’ai grandi entouré de musulmans, mais pour moi cela se résumait à ne pas boire d’alcool et ne pas manger de porc. Très jeune, j’ai rencontré celui qui allait devenir mon mari. Il était musulman, ce qui ne me dérangeait absolument pas. Mais à cette époque-là, je ne pensais pas une seconde à la conversion.
Après notre rencontre et notre mariage, deux ans se sont écoulés, et en faisant plus connaissance avec lui, je faisais aussi connaissance avec sa religion. Tout cela me paraissait tellement incroyable. J’étais attirée irrémédiablement, sans le vouloir… J’avais déjà les bases, je ne mangeais pas de porc, je ne buvais pas, je ne fumais pas… Alors une année pour le soutenir, j’ai fait le ramadan avec lui. Des sensations nouvelles sont apparues : la sérénité, le contrôle de soi… Ça a été un grand changement pour moi.
Le grand saut
Pendant des mois, j’ai changé de comportement, je me sentais plus proche de l’islam. Et j’ai décidé un jour de me convertir. Ma belle-famille était aux anges. Ma belle-mère m’a aidé à organiser le rendez-vous à la mosquée. Et ma belle-sœur a commencé à m’apprendre la Chahada et la prière.
Et puis, le grand jour est arrivé. Sarah, voilà le prénom que j’ai choisi pour ma conversion. Je l’ai aimé tout de suite parce qu’il a plusieurs significations. Il signifie « princesse » ou « souveraine » en hébreu, dans le Coran ou dans la bible (ancien testament) elle est la femme d’Ibrahim (Abraham). La journée a été riche en émotion, d’abord la rencontre avec l’imam, qui a été très gentil. Il m’a posé beaucoup de questions pour savoir si c’était bien ce que je voulais, en m’expliquant les piliers de l’islam, ce que signifie la Chahada : « Achhadou an la ilaha illa-llah, wa ashadou ana Muhammad rasulullah ».
C’est à travers cette phrase, en présence de ma belle-famille, de mon mari et de ma meilleure amie que je suis devenue officiellement musulmane. J’étais tellement fière, et en même temps tout s’est fait d’une manière si naturelle ! Nous avons fait un bon repas tous ensemble pour fêter cette nouvelle vie, cette renaissance.
Vouloir prendre le bon chemin et prendre le mauvais
Oui, mais voilà ! J’ai, sans le vouloir, pris le mauvais chemin en voulant en faire trop, tout de suite, sans significations réelles : en jugeant. J’étais sûre de tout faire correctement, du moins j’essayais, et je me suis mise à critiquer tous ceux qui ne faisaient pas comme moi. Tous ceux qui n’étaient pas de ma religion. Tous ceux qui ne faisaient pas le ramadan. Je m’étais mise des œillères et je ne voulais rien entendre d’autre que ma vérité et ma religion. Puis, je me suis rendue compte du mauvais chemin que je prenais, alors de la façon la plus simple et la plus belle qui soit, j’ai lu le Coran.
Le jour où je suis réellement devenue musulmane
Depuis que nous étions mariés et installés dans notre appartement, nous avions le Coran. Je ne sais pas pourquoi, mais un matin, j’ai eu envie de le lire un peu… Quelques jours plus tard, je le terminais. Oui parce qu’en tant que bonne donneuse de leçons, je répétais en fait ce que j’entendais de la bouche des gens, sans savoir si c’était vrai ou pas. Sans jamais avoir vérifié par moi-même en lisant le Coran ou des Hadiths.
Et là, ce fut la claque. Le vrai islam, celui que je recherchais, le bienveillant. Le respect de soi-même et des autres, l’équité, les bonnes actions, la vie simple et reconnaissante d’Allah swt. Voilà ce que j’y ai découvert. Toute ma façon de penser, de vivre, de voir les autres a changé. Je n’exagère pas en disant que les jours où j’ai lu le Coran, le soleil est entré dans ma vie.
Des hauts et des bas
Peu de monde en parle, mais la baisse de foi peut arriver. Même aux plus croyants ! Il y a un an, j’ai vécu une année difficile, j’ai eu de gros problèmes de santé. J’étais en colère contre tout le monde, je ne comprenais pas pourquoi, étant si croyante Allah swt ne m’écoutait pas, ne m’aidait pas ! J’avais tort !
« Dieu n’impose rien à l’âme qui soit au-dessus de ses moyens. Tout bien qu’elle aura accompli jouera en sa faveur, et tout mal qu’elle aura commis jouera contre elle […] » Sourate 2 Al-Baqara ; verset 286.
Des complications de santé sont apparues et j’ai failli mourir. Deux fois en une semaine. Je suis là, el hamdulillah, en vie, alors que tous les médecins qui m’ont suivi, ne savent pas expliquer comment, ni pourquoi je m’en suis sortie ! Un miracle, pas parce que j’ai survécu (et pourtant), mais parce que j’ai ouvert les yeux et j’ai compris. Il était toujours là, c’est moi qui l’avais abandonné, pas lui.
Voilà comment ma vie a changé ! Ma foi, faite de bons et de mauvais moments, est si belle depuis que j’ai ouvert mon cœur et mes yeux à Allah swt par la voie de l’islam.