Quelle est la valeur de votre temps ?

Par Ayah

Publié le 7 Nov, 2014

A notre époque, le temps soit devenu rare. A tel point qu’on aurait presque oublié qu’il est l’élément essentiel pour construire sa vie. Sans lui, nous ne sommes rien, si ce n’est une somme de jours qui passent. Et un jour, nous dépassent. De toutes les richesses, le temps est le seul bien qui se perd sans jamais se renouveler. En se perdant, il cristallise ce qu’il contient comme un témoin de nos œuvres passées face à Allah swt. Cependant, bien qu’il diminue à chaque instant, Allah swt nous offre une chance de racheter les actions qu’il contient à travers le repentir. Ou bien de l’enrichir à travers la reconnaissance. Mais surtout, il offre la possibilité de réfléchir à travers le cristal de notre vie pour évoluer auprès de Lui.

Al-Hasan Al-Basri a dit : « O fils d’Adam ! Chacun de tes jours est un invité chez toi. Tu dois l’honorer afin que, après son départ, il garde un bon souvenir de toi. Alors que si tu ne le respectes pas, il gardera un mauvais souvenir de toi. Il en va de même de ta nuit »

La notion du temps

Le temps a plusieurs définitions. Il est une unité de mesure, ou bien un repère dans le temps. Mais il peut aussi être une amertume pour certains à cause du gaspillage dont il a fait l’objet ; ou bien un centre de profit grâce à ce qu’il peut apporter. Le temps, c’est l’argent, ou bien, c’est la santé, la vie, les connaissances, le travail… Chacun verra en lui ce qui le caractérise personnellement.

La notion de temps n’est donc pas réellement quantifiable, ni qualifiable puisqu’il est infini dans ce qu’il représente. Et pourtant si limité puisque nous en faisons un usage unique. En somme, le temps, c’est notre vie dans son évolution dans le temps. Sans lui, rien n’aurait pu prendre vie. Et dans ce temps d’une vie, se trouve d’autres temps. Celui de l’enfance, de l’apprentissage, de l’expérience, de la compréhension, du repentir, de l’amour au sens large, de la spiritualité.

Il est la boîte noire de chaque vie ayant foulé cette terre. Le plus étonnant, quand une vie a terminé son temps, il continu malgré tout de défiler pour donner vie à d’autres vies, l’avenir. Si un humain fait bon usage de son temps, celui qui le suivra, prendra le relai là où il s’est arrêté, pour lui-même passer la main à un autre. C’est le principe de l’évolution.

Mais dans cette évolution, et à chaque vie qui s’arrête, le temps emporte avec lui une expérience, une vision, des connaissances et des actions. C’est pourquoi le temps est si précieux et qu’il est nécessaire d’en faire un bon usage, afin d’effectivement de lui laisser un bon souvenir de nous. Mais surtout pour laisser un bon souvenir à ceux que l’on quittera le temps d’un temps.

Sa perception de nos jours

La société actuelle représente dans toute son ironique splendeur le temps de l’amusement. Ou plutôt celui du gâchis de cette richesse si précieuse. Certains diront, cela est sans importance, c’est leur vie, c’est leur temps, ils en sont les seuls responsables. C’est vrai, mais à titre personnel seulement. Le souci étant que chaque vie impacte celle de quelqu’un d’autre, leurs vies vont influencer les autres à travers l’image que renvoie le contenu de leur temps.

Si le temps est utilisé comme il convient de le faire, la personne sera un bon exemple. Mais si au contraire, la personne n’a aucune notion de celui-ci, son comportement sera inévitablement celui d’une personne qui vit aux grés de ses envies et de ses désirs. Sans règles, ni lois. C’est là que se trouve le danger. Il suffit de seulement 40 jours, pour être considéré comme quelqu’un qui appartient à un groupe. Qu’en est-il pour celui qui est né et a vécu dans une société sans notion aucune du temps ?

Une oumma en perte de repères

Notre communauté souffre de ce mal. On entend souvent les jeunes dire qu’ils ont le temps, qu’ils veulent s’amuser et faire ce que bon leur semble, et quand ils seront plus âgés, ils se repentiront. Mais qui connaît la date de sa mort à l’autre point qui dément cette théorie est l’inconscience dont font preuve ces jeunes personnes qui n’ont aucune connaissance de la vie. Quand un mal touche une personne, il est très rare de la voir s’en défaire avec facilité d’une part, et d’autre part sans séquelle. De plus, un mal qui dure 10 ou 20 ans fait partie intégrante de la vie de la personne. Il n’y aura donc aucune place pour le repentir, ou bien il sera de nouveau reporté.

Notre communauté souffre aujourd’hui d’une ignorance profonde. Pourtant, l’islam et toute sa sagesse reviennent inévitablement sur un point : le jugement dernier. Ce jugement dernier sur lequel sera jugé un point qui est le noyau de tous les autres : le temps. Qu’en avons-nous fait ? Celui-ci même que l’on suppliera Allah swt de nous redonner pour le refaire alors qu’on l’aura gâché par stupidité et aveuglement. Mais il n’en sera rien, car la magie cette richesse est qu’elle s’utilise qu’une fois. Alors pourquoi ne pas gagner du temps maintenant ? Au final, cette vie n’est qu’un passage peuplé de sirènes qui appellent les âmes à la perte de leur temps.

« [9] O croyants, ne vous laissez pas distraire par vos richesses et vos enfants du rappel de Dieu. Ceux qui agissent ainsi seront les véritables perdants. [10] Donnez donc en œuvres charitables une partie des biens dont Nous vous avons pourvus, avant que la mort ne vienne surprendre l’un de vous et qu’il ne dise : « Seigneur, accorde-moi un court délai pour que je fasse l’aumône et que je sois du nombre des vertueux » » Sourate 63 Al-Munafiqun (les hypocrites) ; versets 9 et 10

Le temps vu par ceux qui le possèdent

Il n’y a réellement que trois profils qui connaissent la valeur de temps de leur vivant : les personnes gravement malades, les personnes âgées et les prisonniers (réfléchis). Ils la connaissent parce qu’ils ont le temps d’y réfléchir. L’ironie, c’est que de leur point de vue, nous sommes les chanceux parce que nous avons « toute la vie devant nous » ou du moins, les possibilités de vivre et faire les choses mieux. Pourtant, nous, nous n’avons pas le recul qu’ils ont sur le temps et sur la vie passée. La vie est ainsi. Chacun détient une pièce du puzzle, il faut donc faire un pas vers l’autre et se mettre à sa place pour comprendre la pièce qu’il détient, et ainsi compléter notre connaissance.

Celui qui a la jeunesse et la santé, et qui se met à la place de celui qui a le temps est gagnant, ou plutôt savant ! Pour ces trois profils, cet emprisonnement est en réalité une période de réflexion et de repentir. Un moment douloureux, certes. Les souvenirs qui reviennent à l’esprit peuvent rendre honteux des agissements que l’on a pu commettre dans certaines situations. Envers certaines personnes. Ou bien des paroles qui ont pu être dites sans respect aucun, ni de l’être humain, ni de quoique ce soit d’autres. Ou encore, du temps qui a été perdu dans des choses qui au final n’ont apporté que des problèmes.

C’est un moment douloureux, car on pèse la valeur réelle de chacune des actions que l’on a fait au cours de notre vie pour se demander : est-ce que cela en valait réellement la peine à qu’est-ce que cela m’a apporté ? Aurais-je pu faire mieux ? Comment pourrais-je faire mieux dans le futur ? C’est alors que ce temps devient celui des regrets et par conséquent du repentir. C’est un temps de remise en question, de pleurs, de demande de pardon, d’invocations, de perfectionnement de ses connaissances… Un moment où l’on se rapproche de Dieu.

Par le passé, les pieux prédécesseurs prenaient régulièrement le temps pour méditer leur vie. Alors pourquoi devrions-nous attendre qu’il soit trop tard pour le faire ? Encore une fois, cette vie ne mérite pas qu’on s’y perde. Elle est une apparence trompeuse teintée d’une illusion de confort. Sauf que le sentier d’Allah swt est un combat perpétuel.

Anas rapporte que le Prophète saws a fait un jour un sermon tel que je n’en avais jamais entendu auparavant. Il nous a dit : « Si vous saviez ce que je sais, vous ririez peu et vous pleureriez beaucoup » Les compagnons se sont couvert le visage et se sont mis à sangloter. Rapporté par Bukhari et Muslim.

Une réalité à laquelle personne n’échappe

Il y a un proverbe qui dit : « Le temps est maître de celui qui n’a pas de maître ». On comprend alors facilement que celui qui se cache dans l’ombre d’Allah swt fera preuve d’une meilleure gestion de son temps, et de sa vie plus généralement. Car celui qui a un maître le garde dans son cœur à chaque instant et le craint à chaque instant. Puisque nous possédons la santé, le temps libre, la jeunesse et par conséquent la vie dans tous ses aspects nécessaires, nous nous devons de le gérer de manière à rendre profitables notre santé et notre jeunesse. Car tout s’éteint un jour sans prévenir.

C’est vrai, il faut vivre chaque jour comme si c’était le dernier. Le vivre en se rappelant que la mort est là, et qu’elle se rapproche de nous chaque minute qui passe. C’est pourquoi l’oublier est une erreur, puisque la mort n’oubliera personne. Il est préférable de partir avec elle en ayant fait bon usage de ce qui nous a été offert au jour le jour, plutôt que d’avoir la sensation de s’être fait voler alors que nous étions faibles et fainéants.

« La connaissance de l’heure du jugement relève uniquement du seigneur qui fait tomber la pluie salvatrice, et qui sait ce qu’il y a dans les matrices. Et nulle âme ne sait ce que lui réserve l’avenir, et nulle âme ne sait en quel endroit elle devra mourir. Dieu seul est omniscient et parfaitement informé » Sourate 31 Luqman ; verset 34

Par Ayah

Publié le 7 Nov, 2014

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